LEPAGE Les inédits de Muchacho
Il y a eu pas mal de matériel inédit pour cet album : cela peut faire des suppléments intéressants. Emmanuel Lepage a recommencé des pages ou des cases qu'il avait complètement terminées, parce que l'effet dans le découpage de la planche n'était pas forcément heureux finalement, ou tout simplement parce qu'il pensait avoir eu une meilleure idée, ou parce qu'une case contenait trop d'informations et qu'il l'a splittée en 2 ou 3... Pour avoir vu certains de ces dessins aboutis mais finalement écartés de l'album, c'est vraiment étonnant et cela marque je crois le profond engagement de l'auteur dans son travail. Il a pas baclé, croyez-moi. Ce monsieur mérite le grand respect.
A titre d'exemple, voici un inédit de Lepage et comment jinterprète le fait qu'il ait été écarté de l'album Muchacho.
Comme l'indique le numéro "50", c'était originellement la dernière case de la planche 50, qui a été découpée de cette planche, après que tout ait été finalisé.
A défaut de posséder la planche originale, je peux donc recréer l'aspect de la planche "originelle" :
Lepage a commenté ce regard bleu du révolutionnaire dans son interview à Bodoi. Il y explique aussi combien il aime impliquer le lecteur par un personnage semblant "fixer" le lecteur.
Mais là, je crois que Lepage a eu l'impression que ces 2 regards fixés vers le lecteur, posés à la suite, ne semblaient pas se connecter. Ils sont posés l'un à côté de l'autre et provoquent 2 petits chocs visuels impliquant le lecteur mais risquent de ne pas faire comprendre au lecteur que c'est Gabriel qui reçoit une révélation par ce regard. A noter que cette planche presque entièrement muette n'est ponctuée que par les mots : "Gracias Muchacho", c'est-à-dire que c'est le moment où le "muchacho" du titre de l'album est "révélé".
L'album contient donc une autre case au final, moins poussée esthétiquement, je trouve, mais sans doute plus efficace en terme de message : le visage de Gabriel est tourné vers le regard de la case précédente et même si on n'y perçoit plus le choc de la révélation, on comprendra bien vite que c'est le fait d'avoir croisé ce regard qui va provoquer l'attitude de Gabriel dans les dernières planches. Le visage de Gabriel est ici déjà complice, on sent qu'il a choisi son camp.
Du reste, Lepage avait déjà utilisé par deux fois dans l'album une expression semblable de Gabriel, quand il voit Concepcion et ses amoureux.
A titre d'exemple, voici un inédit de Lepage et comment jinterprète le fait qu'il ait été écarté de l'album Muchacho.
Comme l'indique le numéro "50", c'était originellement la dernière case de la planche 50, qui a été découpée de cette planche, après que tout ait été finalisé.
A défaut de posséder la planche originale, je peux donc recréer l'aspect de la planche "originelle" :
Lepage a commenté ce regard bleu du révolutionnaire dans son interview à Bodoi. Il y explique aussi combien il aime impliquer le lecteur par un personnage semblant "fixer" le lecteur.
Mais là, je crois que Lepage a eu l'impression que ces 2 regards fixés vers le lecteur, posés à la suite, ne semblaient pas se connecter. Ils sont posés l'un à côté de l'autre et provoquent 2 petits chocs visuels impliquant le lecteur mais risquent de ne pas faire comprendre au lecteur que c'est Gabriel qui reçoit une révélation par ce regard. A noter que cette planche presque entièrement muette n'est ponctuée que par les mots : "Gracias Muchacho", c'est-à-dire que c'est le moment où le "muchacho" du titre de l'album est "révélé".
L'album contient donc une autre case au final, moins poussée esthétiquement, je trouve, mais sans doute plus efficace en terme de message : le visage de Gabriel est tourné vers le regard de la case précédente et même si on n'y perçoit plus le choc de la révélation, on comprendra bien vite que c'est le fait d'avoir croisé ce regard qui va provoquer l'attitude de Gabriel dans les dernières planches. Le visage de Gabriel est ici déjà complice, on sent qu'il a choisi son camp.
Du reste, Lepage avait déjà utilisé par deux fois dans l'album une expression semblable de Gabriel, quand il voit Concepcion et ses amoureux.
